Je suis toute petite et, tu me faisais descendre à pied le faubourg pour aller en ville. Tu vis seule et je te tiens compagnie, tu es toujours là auprès de moi depuis que tu as disparu. Je parle encore souvent de toi de ta façon de réagir ; tu as le calme et la spiritualité que les autres n’ont pas. J’aime te suivre dans tes prières avec les chapelets, tes ouvrages au crochet, et les promenades en ville. Tu es ma vraie marraine et tu sais me comprendre quand pour moi la vie est trop lourde à porter. Quand je suis triste tu me donnes un bijou, qui va me rendre mon énergie. La lumière intérieure c’est toi qui en possèdes le plus. Tu veux que j’étudie longtemps, je l’ai fait, et je ne sais jamais, si tu me voulais riche ou savante. Je suis modeste et savante, j’espère que je ne te déçois pas. Ta fille était déjà comme ça.
Ton courage est impressionnant mais aussi ta douceur. Tu es morte en novembre en mars je suis tombée enceinte je te remplace.
Tu es née à la campagne et parfois tu as quelques mots de patois, puis tu t’en défends, il faut aller vers l’avenir. Ta vie est jonchée d’évènements dramatiques et toi tu descends la rue, tu sais où tu vas, tu es endurante, tu es une femme. Tu te fais soigner par des professeurs, donne-moi un peu de ta force, de ta rigueur.
Andrée Rambal
Atelier d’écriture – Mardi 13 mars 2007